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Les 18 derniers mois ont profondément marqué les esprits et nos modes de vie, accélérant fortement l

Alors que le caractère transitoire ou non de la hausse de l’inflation fait débat, la BCE reste très patiente (et utilise son enveloppe), souligne notre chroniqueur Bastien Drut, stratégiste chez CPR Asset Management (groupe Amundi) et écrivain.


Alors que les débats sur le caractère transitoire ou non de la hausse de l’inflation vont bon train, la BCE ne semble pas du tout inquiète et le Conseil des gouverneurs a décidé de ne rien changer. Au cours du troisième trimestre, la BCE continuera à acheter des titres dans le cadre du PEPP (Pandemic Emergency Purchase Programme) à un rythme “significativement plus élevé que sur les premiers mois de l’année”. Pour rappel, l’Eurosystème achète actuellement environ 80 milliards d’euros par mois dans le cadre du PEPP et environ 20 milliards par mois dans le cadre de l’APP (le programme mis en place avant la pandémie)… alors que les émissions nettes d’obligations de maturité longue des Etats de la zone euro ont été en moyenne de 72 milliards par mois sur les 12 derniers mois. Les achats sont donc massifs.


Le fait de rester sur le même rythme (“garder la main ferme” comme l’a dit Christine Lagarde) est un peu plus accommodant que prévu mais il est désormais assez probable que la BCE réduise un peu les achats PEPP lors du Conseil des gouverneurs de septembre. En effet, l’enveloppe de 1850 milliards du PEPP ne sera pas suffisante pour maintenir un rythme d’achats de 80 milliards / mois sur le dernier trimestre de 2021 et le premier de 2022… et il serait difficile de justifier une rallonge alors que la pandémie est en train de prendre fin. De plus, si les gouverneurs semblent globalement d’accord sur le diagnostic économique, les dissensions au sujet du rythme d’achats deviennent de plus en plus évidentes, ce qui renforce l’idée que le PEPP devrait être ralenti en septembre.

La BCE a bien pris acte d’une amélioration des conditions économiques.Christine Lagarde a indiqué que les risques pesant sur les perspectives de croissance étaient “globalement équilibrés”, ce qui n’est pas arrivé depuis la fin 2018 et a reconnu que les gouverneurs étaient “un peu plus optimistes” qu’en mars.


Cela s’en ressent notamment au niveau des prévisions de croissance et d’inflation, revues à la hausse pour 2021 et 2022 (croissance : 4,6% en 2021 et 4,7% en 2022 / inflation : 1,9% en 2021 et 1,5% en 2022). Mais si les perspectives économiques sont meilleures, Lagarde a balayé les questions sur une éventuelle sortie rapide des politiques exceptionnelles, en qualifiant ces interrogations de “prématurées et inutiles”… et en soulignant que l’inflation en zone euro restait “très loin de l’objectif final”, même dans les prévisions à horizon 2023. En creux, la BCE va rester très patiente et utiliser quasiment toute son enveloppe PEPP.


https://www.capital.fr/entreprises-marches/inflation-la-bce-ne-semble-pas-du-tout-inquiete-1406201

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