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thefunkyman

La Fed devrait rester accommodante en 2022

Malgré la normalisation rapide de sa politique monétaire, la Réserve fédérale restera très probablement en deçà des anticipations des opérateurs de marché.


La Réserve fédérale américaine devrait rester accommodante l'année prochaine malgré la normalisation plus rapide de la politique monétaire par rapport à la décennie précédente. Le marché des eurodollars anticipe près de trois hausses des taux de la Fed l'année prochaine, contre une seule il y a deux mois, grâce à l'amélioration de l'économie et à une inflation plus persistante que prévu.


Les données macroéconomiques récentes montrent une nette reprise.


En effet, alors que le variant Delta, la flambée des prix de l'énergie et les goulets d'étranglement avaient paralysé l'économie américaine au troisième trimestre, les données macroéconomiques récentes montrent une nette reprise. La production industrielle a augmenté de 1,6% en octobre, le taux le plus rapide depuis mars, et les ventes au détail ont augmenté de 1,7%, également le taux le plus rapide depuis mars. L'indice économique avancé de Citigroup, qui regroupe une dizaine d'indicateurs économiques, a augmenté de 0,9% en octobre, soit le taux le plus élevé depuis mai. En outre, l'indice de surprise économique de Citigroup est repassé en territoire positif, ce qui signifie que les récentes données américaines sont le plus souvent ressorties au-dessus des attentes.


Ces bonnes surprises économiques sont une bonne nouvelle pour la Fed et pour les marchés. D'abord, parce que les participants au marché sont moins susceptibles d'être stressés si la Fed fait des annonces de normalisation de la politique monétaire, mais aussi parce qu'une accélération de l'économie américaine est historiquement un facteur très positif pour les marchés. Le rendement annualisé du S&P 500 est de 19% lorsque le taux de croissance annualisé des six derniers mois de l'économie américaine accélère, contre seulement 4% lorsqu'il ralentit selon l’étude d’Eric Basmajian.


Les opérateurs de marché ont également profité de ces bonnes surprises et des très bons résultats des entreprises américaines au troisième trimestre pour établir de nouveaux records. Le S&P 500 est en hausse de près de 10% depuis son plus bas niveau du 4 octobre.


La vitesse à laquelle la Fed décidera de normaliser sa politique monétaire sera déterminante pour les marchés, bien que les opérateurs se soient déjà préparés à un rythme très rapide. La première hausse des taux de la Fed est actuellement attendue par les opérateurs de marché en juin, soit en même temps que la fin de l'assouplissement quantitatif si la Fed continue à réduire le rythme de ses achats de 15 milliards de dollars par mois.


Le taux de chômage est passé sous la barre des 5%.


Une deuxième hausse des taux en septembre, suivie d'une troisième en décembre, semble le scénario le plus probable compte tenu de la flambée de l'inflation et des fortes tensions sur le marché du travail. Le taux de chômage est passé sous la barre des 5%, tandis que le rapport entre le nombre de chômeurs et le nombre d'offres d'emploi est tombé à un niveau historiquement bas. Ce ratio est important car, selon Jason Furman, professeur à l'université de Harvard, au cours des 18 années qui ont précédé la pandémie, il a été un meilleur indicateur de l'inflation sous-jacente que le taux de chômage ou le taux d'emploi des personnes âgées de 25 à 54 ans.


La Fed devrait rester accommodante l’année prochaine malgré la normalisation de sa politique monétaire. Elle pourrait relever de deux fois voire trois fois ses taux directeurs en 2022, mais elle restera très probablement en deçà des anticipations des opérateurs de marché pour ne pas risquer de les choquer comme elle l'avait fait au quatrième trimestre 2018.


Tant que la Fed reste en deçà des anticipations des opérateurs et que l’économie américaine continue à croître, les actifs risqués devraient continuer à avoir de beaux jours devant eux. Toutefois, les prix de l'énergie et les goulets d'étranglement resteront des catalyseurs clés à surveiller. Si les prix de l'énergie continuent de s'envoler pendant l'hiver et que les goulets d'étranglement se multiplient, l'économie américaine (et la plupart des économies développées) serait menacée de stagflation, ce qui serait un environnement très nuisible pour les actifs risqués et extrêmement difficile à gérer pour la Fed.

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