top of page
  • thefunkyman

Comment les fonds technologies profitent de la crise

En hausse de 25 % depuis le 1er janvier, les produits financiers misant sur le numérique conservent un potentiel de hausse.


Par Agnès LambertPublié le 26 octobre 2020 à 06h00


Pandémie due au coronavirus, secteurs d’activité à l’arrêt et crise économique généralisée : l’indice CAC 40 recule de 19 % depuis le 1er janvier, tandis que le FTSE 100 britannique perd 22 %. Ailleurs, les reculs sont moins marqués, mais l’indice mondial MSCI Monde n’affiche qu’un maigre gain de 3,3 % au 15 octobre. Cependant, certaines valeurs sont au beau fixe. Les Gafam (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft) crèvent le plafond avec des performances à deux chiffres (+ 80 % pour Amazon).


Le Nasdaq, la Bourse américaine des valeurs technologiques, s’envole ainsi de 30 % depuis le début de l’année. « La digitalisation constituait déjà une véritable révolution avant la crise. Mais le confinement a accéléré la tendance en particulier pour certains secteurs comme l’e-commerce, le cloud ou les paiements en ligne, qui ont véritablement tiré profit du confinement », résume Cédric Pointier, le gérant de DNCA Global New World, en hausse de 25,54 % depuis le 1er janvier.


Ainsi, les bénéfices par action devraient progresser de 25 % à 30 % cette année, contre 20 % anticipés avant la crise. « Les valeurs technologiques ont gagné plusieurs années dans leur business plan grâce au confinement. La part due à l’e-commerce dans le commerce mondial est passée de 10 % à 20 % en quelques mois », pointe Rolando Grandi, le gérant d’Echiquier Artificial Intelligence, en hausse de 61,38 % depuis le 1er janvier.


Les fonds spécialisés dans le numérique au sens large reflètent ce contexte favorable : les 142 produits agréés à la vente en Europe enregistrent une hausse de 25,89 % en 2020, après 36,22 % en 2019 d’après Morningstar.


Ces fonds ne s’intéressent pas seulement aux valeurs technologiques au sens strict du terme comme les logiciels, les semi-conducteurs ou les équipementiers télécoms, mais aussi aux applications de ces technologies digitales aux autres secteurs d’activité. « Notre portefeuille gagne en diversification au fur et à mesure que l’intelligence artificielle [IA] pénètre notre économie et comprend aujourd’hui 30 % de valeurs de la consommation, la santé, l’industrie ou la finance qui utilisent l’IA », confirme Rolando Grandi, à La Financière de l’Echiquier. Les Gafam ne représentent ainsi que 5 % de son actif : ce n’est que la partie émergée de l’iceberg.


Facteurs de risque


Chez BNP Paribas Asset Management, le fonds BNP Paribas Disruptive Technology a lui aussi une conception large de la tech : « Notre fonds est multisecteurs (technologie, consommation, santé, etc.), ce qui permet de diversifier aussi les risques avec des profils d’entreprise ayant des degrés de maturité différents, des grandes valeurs comme des petites capitalisations », précise Frédéric Surry, responsable adjoint de l’équipe de gestion des actions, dont le fonds est géré depuis Boston pour être au plus près des valeurs américaines. Elles représentent à elles seules 77 % du portefeuille.


Chez DNCA Finance, les Etats-Unis ne pèsent que 42 % du fonds Global New World, contre 22 % pour les marchés émergents. « Désormais, c’est de l’Asie que viennent les grandes innovations en matière d’intelligence artificielle. Nous sommes au plus près de ce mouvement puisqu’un tiers de notre équipe est basé à Singapour », complète Jean-Louis Scandella, le responsable de l’équipe Qualité GARP [« Growth at Reasonable Price »].


Même tropisme vers l’Asie chez Pictet AM, comme le confirme Anjali Bastianpillai, spécialiste produit de l’équipe thématique en charge du fonds Pictet Digital : « Les grands acteurs américains comme Netflix ou Facebook doivent désormais sortir de leur marché domestique pour croître. Ce n’est pas le cas en Chine : les valeurs comme Alibaba (e-commerce) ou Baidu (moteur de recherche) bénéficient de perspectives de croissance importantes, car leur marché domestique n’est pas encore mature. »


Les sociétés du numérique sont donc sur de bons rails. Mais les facteurs de risque ne sont jamais très loin. « Nous sommes très vigilants sur les valorisations car certains titres ont enregistré des hausses excessives », confirme Frédéric Surry, chez BNP Paribas AM. De plus, certains éléments exogènes viennent perturber les marchés. Ainsi, les élections américaines contribuent à augmenter la volatilité en créant des incertitudes, tout comme la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine.


103 vues0 commentaire
bottom of page